Depuis sa fondation, le Mont-de-Piété a joué un rôle central dans la vie économique des Parisiens, touchant toutes les couches de la société, du peuple aux personnalités parisiennes emblématiques. Aujourd’hui, chaque année, 150 000 Parisiens y viennent encore chercher de l’aide.
Histoire du Mont de Piété
Théophraste Renaudot, médecin de Louis XIII, philanthrope et proche de Richelieu, fut nommé Commissaire général des pauvres en 1631. Avec l’approbation du roi le 27 mars 1637, il ouvre le Mont-de-Piété à Paris. Toutefois, suite au décès de Richelieu et de Louis XIII, un arrêt du Parlement daté du 1er mars 1644 met fin à l’institution, sous la pression des usuriers pratiquant des taux d’intérêt exorbitants de l’ordre de 120%.
Le 9 décembre 1777, sous l’égide de Louis XVI et à l’initiative de Jean-Charles-Pierre Lenoir, Lieutenant général de police de Paris, le Mont-de-Piété renaît pour offrir aux plus démunis la possibilité d’emprunter à des taux plus abordables, environ 10%. Initialement situé au 16 rue des Blancs Manteaux, l’établissement doit rapidement s’étendre en 1784 rue des Francs Bourgeois. Fermé durant la Révolution, l’institution est réorganisée par Napoléon en 1804, connaissant dès lors un vif succès tout au long du XIXe siècle. En 1918, il est rebaptisé Crédit Municipal.
Chez ma tante
Anecdote intéressante : le Mont-de-Piété était familièrement appelé « chez ma tante  », une expression attribuée au Prince de Joinville, troisième fils de Louis Philippe. Pour régler ses dettes de jeu, il avait été contraint d’y laisser sa montre en gage. Ne souhaitant pas l’avouer à sa mère, il prétendit l’avoir oubliée « chez sa tante  ».