Le premier monastère érigé le long de la rue Saint-Martin, l’une des plus anciennes rues de Paris, remonte probablement au VIIIe siècle. Toutefois, pillé au siècle suivant par les Normands, il tombe en décadence. Situé en dehors des limites de la ville, au milieu des champs (d’où son nom), le monastère ne fut reconstruit qu’en 1060. L’église fut consacrée en 1067, et en 1079, le prieuré fut placé sous l’autorité de l’abbé de Cluny.
Entouré d’une enceinte fortifiée, Saint-Martin-des-Champs connaît alors une période de croissance continue et devient, aux XIIe et XIIIe siècles, le prieuré clunisien le plus important au nord de la Loire. Cette institution joue un rôle clé dans la vie religieuse et culturelle de la région, reflétant l’importance et l’influence de l’ordre de Cluny durant le Moyen Âge.
À cette époque, le monastère entreprend d’importants travaux qui font de ce lieu un exemple remarquable de l’architecture médiévale. Cela est particulièrement vrai pour le chœur de l’église Saint-Martin-des-Champs, l’une des premières réalisations de l’art gothique, et pour le réfectoire des moines (qui sert aujourd’hui de bibliothèque), l’une des plus belles œuvres de l’époque de Saint Louis.
Relativement épargné par les transformations au fil des siècles, le destin du monastère change radicalement lors de la Révolution française. En effet, le prieuré est supprimé en 1791, et en 1794, les bâtiments de Saint-Martin-des-Champs sont affectés au Conservatoire National des Arts et Métiers. Cette nouvelle affectation entraîne des modifications, des aménagements et des restaurations qui ont façonné l’aspect actuel du lieu. Devenu un espace d’enseignement, le Conservatoire des Arts et Métiers abrite également le Musée des Arts et Métiers, enrichissant son héritage culturel et éducatif.