Quel est ce bâtiment ? De quoi s’agit-il ? Une flottille de voiliers ? Un envol d’oiseaux saisis par Étienne-Jules Marey ? Une cascade glacée ? Un nuage de brouillard ? Une aurore boréale pour climat tempéré ?
La présentation aride d’une telle réalisation ne vous parlerait pas suffisamment. Ce bâtiment de l’architecte Frank Gehry (dont la première rétrospective de l’œuvre est en ce moment-même au Centre Pompidou), sur une surface globale développée de 11 000m2, en accorde 7 000 au public.
Il dispose de 11 galeries (chacune dotée d’un hublot capable de dispenser une lumière zénithale) dédiées à la présentation des collections, aux interventions d’artistes et aux expositions temporaires, d’un auditorium aux configurations modulables d’une capacité de 360 à 1 000 personnes et des terrasses qui jouissent de vues exceptionnelles sur Paris comme sur la Défense et la canopée du Bois de Boulogne.
Il semblerait que, pour la Fondation Louis-Vuitton de Paris, l’oreille de Frank Gehry ait été plus qu’attentive aux attentes formulées par les artistes et par Suzanne Pagé, en charge du projet artistique, et que les murs intérieurs aient ainsi été plus souvent qu’à Bilbao conçus droits, ce qui peut faciliter la présentation de la grande majorité des œuvres.
Le bail signé avec la Ville ne porte que sur 50 années et, ce délai passé, le bâtiment reviendra à Paris, et aux Parisiens. Cadeau de marque, cadeau de marques, que ce gigantesque et très élégant cheval de Troie d’une abondante communication de produits de luxe.
Ce nouveau monument rappelle certains brouillards, des aurores boréales, des cristaux minéraux translucides sortant de terre, à la fois l’immense nef de verre du Grand Palais, les prestigieuses serres royales d’Angleterre ou la nouvelle volière de Vincennes. Tout en étant exceptionnellement unique. Il vous glisse des lumières et des effets de miroirs qui vous tiennent en vraie vigilance. J’en fais trop ? Allez voir !
Ce pourrait être un de ces poissons volants éclaboussé d’écume appelé exocet, effilé, aérodynamique, mais pacifique. Un de ces grands voiliers de course et de lumière qui se rencontrent sous les Tropiques. Ou simplement un musée, juste sorti d’une vaste soucoupe volante d’un second 3e type. En tous cas un bâtiment bien à sa place dans l’espace, avec quelque chose de transparent et d’irrémédiablement ouvert sur son environnement. Et là, sa chance supplémentaire est l’écrin du bois de Boulogne et la majesté de sa canopée.