Le Musée de l’Orangerie

Ses plus belles oeuvres : les Nymphéas de Claude Monet et la formidable collection de Walter-Guillaume

Le Musée de l’Orangerie à Paris est dédié principalement à l’exposition de peintures impressionnistes et postimpressionnistes. Il est réputé pour héberger le célèbre cycle des "Nymphéas" de Claude Monet. Le musée expose également des œuvres de peintres de renom tels que Renoir, Cézanne, Matisse, Modigliani, Picasso et Soutine, offrant ainsi une vue d’ensemble riche et diversifiée de l’art du 19ème et début du 20ème siècle.

Les Nymphéas de Claude Monet - La Collection Jean Walter et Paul Guillaume - Historique du Musée de l’Orangerie

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Les Nymphéas de Claude Monet

C’est grâce à l’intuition artistique et l’impulsion amicale de Georges Clémenceau que l’Orangerie a été choisie pour accueillir le cycle des "Nymphéas" de Claude Monet. Ce choix fut fait car le site permettait d’exposer des œuvres de très grande taille, que le peintre souhaitait offrir à la France. Monet était tellement enthousiaste qu’il participa lui-même à la conception du vestibule du Musée de l’Orangerie.

Ces œuvres, culmination de sa vie de peintre, représentaient pour lui « l’illusion d’un ensemble sans fin, d’une onde sans horizon ni rivage », inspirées par l’observation méticuleuse de son jardin japonisant à Giverny. Dans le contexte de l’après Première Guerre mondiale, Monet souhaitait offrir, à travers sa peinture, un havre de paix et de nature aux Parisiens éprouvés par le conflit.

Les salles de l’Orangerie, baignées de lumière naturelle et dotées de formes courbées et adoucies, ajoutent une dimension supplémentaire de sérénité à cet ensemble, créé entre 1914 et 1926. Ces œuvres demandent un certain temps d’observation, voire de méditation.

Pour une expérience optimale de la lumière naturelle, il est conseillé de visiter le musée dès la première heure. Laissez-vous transporter par la recherche de transparences multiples de l’artiste, par cette quête sans repères, à la fois généreuse et mystique.

Certaines toiles de Monet sont composées de plusieurs panneaux et présentent des dimensions impressionnantes. Par exemple, "Les Deux Saules" mesure 200 x 1700 cm ! Quatre autres œuvres ("Matin", "Les Nuages", "Le Matin clair aux saules", et "Le Matin aux saules") s’étendent sur 12,75 mètres de longueur.

Cet ensemble, par sa monumentalité et sa mise en lumière des transparences de l’eau, de l’air et des reflets, offre une expérience sensorielle marquante que je recommande vivement. C’est une invitation à l’introspection et à la méditation, une expérience véritablement enrichissante.

Illustration : © RMN - Gérard Blot – Hervé Lewandowsky

La Collection Jean Walter et Paul Guillaume

La Collection Jean Walter et Paul Guillaume est renommée pour ses chefs-d’œuvre attirant de nombreux visiteurs étrangers à Paris. Cette collection inclut des œuvres exceptionnelles comme le portrait de Paul Guillaume par Amedeo Modigliani, "Claude Renoir en clown" de Pierre-Auguste Renoir, "Danseuses espagnoles" de Marie Laurencin, "La Carriole du Père Junier" d’Henri Rousseau. On y trouve également les œuvres expressives de Soutine, les compositions vibrantes de Derain, et les scènes pittoresques de Montmartre par Utrillo.

Cette collection a été significativement influencée par la vie personnelle de Domenica Guillaume, veuve de Paul Guillaume, un marchand d’art parisien éminent et ami de figures littéraires telles que Guillaume Apollinaire et Max Jacob. Paul Guillaume, passionné d’art, a joué un rôle crucial dans la découverte d’artistes comme Modigliani et Soutine. Il avait un intérêt particulier pour les œuvres de Matisse, bien qu’il maintenait une relation courtoise mais distante avec lui. Après la mort de Paul, Domenica a conservé seulement une partie de la collection initiale, y compris 10 toiles de Matisse, majoritairement de sa période niçoise. "L’Odalisque à la culotte grise" de Matisse, par exemple, illustre bien la signature esthétique de l’artiste, tant dans la structure que dans l’utilisation subtile des couleurs.

Après le décès de Paul Guillaume, Domenica a épousé Jean Walter, un architecte et industriel, en 1941. Grâce à sa fortune, acquise dans l’exploitation minière au Maroc, la collection a été considérablement élargie et enrichie. Elle comptait alors 144 tableaux de grands maîtres tels que Cézanne, Derain, le Douanier Rousseau, Laurencin, Matisse, Modigliani, Picasso, Renoir, Soutine, Utrillo, couvrant une période allant de la fin du XIXe siècle au début du XXe siècle. La collection comprenait également des œuvres significatives de la période du Retour à l’ordre, après la Première Guerre mondiale, témoignant des restrictions et des régressions de cette époque.

André Balbo a contribué à cet article.

Histoire du Musée de l’Orangerie

Le Musée de l’Orangerie, une ancienne orangerie construite en 1852 par l’architecte Firmin Bourgeois et complétée par Ludovico Visconti, a été attribuée à l’administration des Beaux-Arts en 1921. Initialement prévu pour être une annexe du Musée du Luxembourg, il a finalement ouvert ses portes en tant que musée public en 1927.

L’histoire du musée est étroitement liée à celle de Claude Monet. Sous l’impulsion de Georges Clémenceau, le peintre y a installé son grand ensemble mural, "Les Nymphéas", et l’a légué au musée à sa mort en 1926. L’identité du musée s’est définitivement établie avec l’acquisition en 1959 et 1963 de la Collection Jean Walter et Paul Guillaume, qui comprend des œuvres de Gauguin, Rousseau, Picasso, Modigliani, Matisse ou Soutine.

La réservation préalable de votre billet (lien vers le site du Musée de l’Orangerie) est fortement recommandée.

Le Musée de l’Orangerie est gratuit le premier dimanche du mois avec réservation obligatoire d’un créneau horaire.