Ces artères, au cœur du Marais, ne se contentent pas d’être le symbole du quartier juif pour les Parisiens, juifs ou non ; elles incarnent aussi un lieu pittoresque pour les visiteurs du monde entier et un havre de nostalgie pour de nombreux Juifs. Le Marais vibre encore aujourd’hui de l’histoire et des récits des diasporas juives qui y ont élu domicile, faisant de ce quartier un témoignage vivant de leur héritage à Paris.
L’étude du "quartier juif" de Paris, affectueusement nommé "pletzl" en yiddish, signifiant "petite place", rencontre une première énigme : ses frontières. Définir son commencement et sa fin s’avère complexe, tant elles semblent floues. Jeanne Brody le décrit poétiquement comme un fragment de Pologne ancré au sein du Marais, une place nomade qui défie toute tentative de cartographie fixe. La localisation exacte du pletzl alimente encore les débats : est-ce l’esplanade de la station de métro Saint-Paul, ou bien l’intersection entre la rue des Rosiers et la rue Pavée ? Ces discussions, loin d’être éphémères, continuent de tisser la trame des échanges entre riverains, tous désireux de revendiquer ce lieu comme le cœur battant de la vie juive à Paris.