Quand Marie, fille du Roi de Pologne, épouse en 1725 le Roi Louis XV, elle fait suivre à Versailles son pâtissier, Nicolas Stohrer.

Cinq ans plus tard, il ouvre une pâtisserie à Paris, au 51 de la rue Montorgueil, riche en commerces de bouche. La pâtisserie Stohrer est ainsi l’un des plus anciens établissements de Paris, mais aussi l’un des plus réputés.

C’est enfin la plus vieille pâtisserie de la capitale, détenant plusieurs prix, dont celui du meilleur éclair au chocolat de Paris, décerné par le Figaro en 2011.

Le magasin est classé Monument Historique pour sa façade et ses décors intérieurs, réalisés en 1860 par le peintre Paul Baudry, également auteur des décors du grand foyer de l’Opéra de Paris.

Des peintures murales réalisées sur toiles et protégées de verres illustrent la renommée de la maison, avec une femme portant babas et savarins. N’oubliez pas de levez la tête pour admirer le plafond !

Ce serait ce bon Nicolas, pâtissier encore en Pologne, qui aurait inventé le baba, à partir d’une brioche sèche qu’il arrosa de vin de Malaga et parfuma au safran, avant d’y ajouter crème pâtissière, raisins secs et raisins frais.

Le Roi Stanislas lisait alors les Contes des Mille et Une Nuits, et baptisa à l’époque cette création l’Ali-baba. Cela ne s’invente pas !

Le baba au rhum reste la spécialité de la maison, qui en propose 4 déclinaisons : le baba au rhum, l’ali-baba avec crème pâtissière et raisins secs, le baba chantilly et l’ancêtre, l’ali-baba au safran. Ce dernier seulement sur commande et en fin d’année.

Au fil des ans, Stohrer est également devenu un traiteur, où l’on peut commander des plats salés, des plateaux-repas et des amuse-gueule de luxe pour des réceptions ou acheter à emporter de quoi déjeuner ou dîner. Si les prix du traiteur sont assez élevés, la pâtisserie propose des tarifs raisonnables.

La pâtisserie Stohrer est donc un lieu à voir, à tester et à recommander !

Faites-y vos propres expériences : les recettes à découvrir sont nombreuses. Tarte aux fraises de malaga, Puits d’Amour (pâte feuilletée remplie de gelée de groseilles) ou Nouméa (pâte macaron, ananas frais, banane et biscuit noix-noisette) : la reine Élisabeth II ne s’y est pas trompée, qui y (re)vint le 6 avril 2004 en compagnie du maire de Paris de l’époque, Bertrand Delanoë , lors de la commémoration des 100 ans de l’entente cordiale entre la France et l’Angleterre.

Ont contribué à cet article : Pauline Soulat, André Balbo