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Le Musée des Arts et Métiers

Guide des collections permanentes d’un musée extraordinaire

mardi 6 août 2024

Une visite au musée des Arts et Métiers, c’est l’exploration d’un univers extraordinaire où chaque pièce exposée révèle des trésors de connaissances, de pratiques et d’inventions. En parcourant ses galeries, on découvre non seulement l’histoire, mais aussi l’esprit des pionniers qui ont façonné notre monde. Du Pendule de Foucault, à l’avion de Clément Ader, en passant par les verreries d’Émile Gallé, et les créations de Lalique, le Lion de René Lambourg, la collection d’automates, et l’Astrolabe d’Arsenius, chaque pièce raconte une histoire fascinante.

Un musée des arts et métiers imaginaire
Un musée des arts et métiers rêvé

Le Musée des Arts et Métiers, partie intégrante du Conservatoire national des Arts et Métiers, se distingue comme l’un des plus anciens musées techniques et industriels au monde, inauguré en 1802. Fondé en 1794 par l’abbé Henri Grégoire, le Conservatoire avait pour mission première de rassembler et de diffuser les savoirs techniques, dans le but d’« éclairer l’ignorance qui ne connaît pas, et la pauvreté qui n’a pas les moyens de connaître  ». Cette institution visait non seulement à collecter des modèles, des références, et des connaissances, mais aussi à stimuler l’invention et l’innovation.


L’accès au musée des Arts et Métiers est gratuit le premier dimanche de chaque mois et chaque vendredi entre 18h et 21h.

Le Musée des Arts et Métiers fait partie de notre sélection des 25 lieux qu’il faut avoir visité dans le Marais.


Au fil des années, les collections du musée se sont considérablement enrichies et comprennent aujourd’hui environ 80 000 objets, couvrant une période allant de l’Antiquité jusqu’à l’époque contemporaine, ainsi que 15 000 dessins techniques. Ces collections témoignent de l’évolution des techniques et des savoir-faire à travers les siècles, faisant du musée un lieu incontournable pour les passionnés de l’histoire des technologies et de l’industrie.

Le musée permet aussi de découvrir l’ancien prieuré de Saint-Martin-des-Champs, consacré par la Révolution française en « temple  » de la technique. Il met formidablement en scène par son volume et ses formes si classiquement harmonieuses, les véhicules et installations exposés.

Un parcours de visite organisée en sept sections

Le Musée des Arts et Métiers propose parcours de visite organisée en sept sections : instruments scientifiques, matériaux, construction, communication, énergie, mécanique et transports, elles-mêmes divisées de façon chronologique (avant 1750, 1750-1850, 1850-1950, après 1950).

Parmi les pièces les plus emblématiques du Musée des Arts et Métiers, il convient de mentionner des trésors tels que le cabinet de physique de Jacques Alexandre Charles et le laboratoire d’Antoine Laurent de Lavoisier. La collection d’horlogerie de Louis Ferdinand Berthoud y est également exposée, tout comme le métier à tisser les façonnés de Jacques Vaucanson. D’autres pièces notables incluent le télégraphe Chappe, le fardier de Cugnot, ainsi que l’Avion n° 3 de Clément Ader, chacun représentant une étape clé dans l’histoire des techniques et des inventions.

Le pendule de Léon Foucault est l’une des pièces maîtresses du musée. Cette invention révolutionnaire de 1851 démontre visuellement la rotation de la Terre sur son axe. La sphère, une lourde boule de plomb recouverte de laiton, est suspendue au plafond élevé de cette ancienne église. Elle se balance en un mouvement régulier, impulsé par un élan initial. Observez son trajet : sur certains installations, elle survole un lit de sable ou d’autres marqueurs, laissant des traces qui, au fil des minutes, révèlent un léger décalage. Ce phénomène illustre l’inclinaison de l’axe terrestre.

Dans ce lieu autrefois consacré au culte, vous découvrirez aussi les avions de Louis Blériot (1872-1936) et de Bréguet. Blériot est célèbre pour avoir traversé la Manche en 1907 à bord d’un avion de sa conception. Le musée expose également quelques voitures très anciennes, dont un exemplaire de la Ford T, et la machine à vapeur de Scott. Un plan incliné permet une vue optimale des véhicules et un accès rapproché, offrant une perspective unique sur ces avions antiques suspendus dans les airs. Une expérience formidable.

Dans l’escalier d’honneur, il est impossible de manquer l’Éole, un précurseur de l’avion de Clément Ader de 1897. Bien qu’il n’ait laissé aucune trace au sol du parc du château de Gretz-Armainvilliers au sud-est de Paris, il est supposé que cet engin a pu décoller sur quelques dizaines de mètres en 1891. Si cela était confirmé, il s’agirait du premier vol d’un appareil « plus lourd que l’air  ».

Parmi les trésors du Musée des Arts et Métiers se trouve un remarquable Astrolabe de 1569, œuvre du Flamand Rennerus Arsenius, petit-fils du mathématicien Gemma Frisius. Cet instrument, essentiel pour les astronomes de l’époque, a également joué un rôle crucial dans la navigation maritime, en aidant les marins à se repérer.

Le musée expose également une fascinante collection d’instruments scientifiques, incluant des poids et mesures de l’Ancien Régime. Un objet d’importance historique est le mètre-étalon, une référence de mesure standardisée adoptée le 26 mars 1791 par l’Assemblée constituante, suite à une proposition de l’Académie des sciences. Les Révolutionnaires français définirent le mètre comme le 1/10 000 000e de la distance du quart du méridien terrestre, cette ligne imaginaire reliant les deux pôles de la Terre. La détermination précise de cette mesure demanda six années de travaux menés par Jean-Baptiste Delambre et Pierre Méchain. Le mètre étalon fut finalement établi en 1799 et déposé aux Archives nationales.

Le Fardier de Joseph Cugnot, dont un modèle datant de 1771 est conservé en parfait état au Musée des Arts et Métiers. Cet ingénieur militaire, digne héritier de l’innovateur Denis Papin, est reconnu pour avoir conçu et réalisé le premier véhicule automobile au monde, propulsé par une machine à vapeur à deux cylindres. Cette création marque une étape fondamentale dans l’histoire des transports et témoigne de l’ingéniosité technique de l’époque.

Parmi les matériaux exposés, le musée met en avant les métiers à tisser ainsi que les créations des cristalleries de Saint-Louis et de Baccarat. On y trouve également une collection remarquable de cinquante pièces de verre, céramiques et émaux d’Émile Gallé, incluant la célèbre coupe Libellule. Ces œuvres, qui suscitent l’admiration de nombreux antiquaires, sont un témoignage du savoir-faire exceptionnel de l’artiste.

Le musée abrite aussi 28 pièces de René Lalique, généreusement offertes par son fils. Ces créations illustrent le talent et l’innovation de Lalique dans le travail du verre et des émaux.

Une prouesse technique à ne pas manquer a été réalisée par René Lambourg, émailleur à Saumur. Il a créé des sculptures extraordinaires, dont un Lion et un serpent (1855), en utilisant des fils de verre d’un diamètre de seulement 1 à 3/100es de millimètre, traités de manière à imiter le textile. Chaque détail de ces sculptures animalières, des poils de la crinière aux écailles et aux petites fleurs, a été méticuleusement fabriqué en verre, représentant plusieurs décennies de travail minutieux.

Au rayon de la Construction, le musée expose des appareils élévateurs, excavateurs, et d’impressionnantes charpentes en maquettes. On y trouve notamment l’échafaudage conçu pour la pose de la coupole en fer de la Halle aux grains, ce bâtiment faisant face à la future Canopée du quartier des Halles. À découvrir aussi, un double escalier tournant autour d’une lanterne elliptique évidée.

Dans la section Communication, une ribambelle de machines à écrire, caméras, microphones, télévisions, et chambres photographiques attirent l’attention. Parmi les pièces remarquables, le fusil chronophotographique d’Étienne Jules Marey (Otto Lund 1882), qui a révolutionné l’étude des mouvements en remplaçant la méthode graphique par la photographie. Cette innovation a permis l’analyse détaillée des mouvements d’oiseaux, de chauve-souris, de chevaux, d’ânes et de chiens.

Dans la section Énergie, certaines pièces remontent à l’Antiquité, avec des moulins à vent, manèges, et moulins à eau.

En Mécanique, outre la vis d’Archimède à enveloppe fixe du XVIIIe siècle, le musée abrite une collection d’automates impressionnante, incluant la célèbre Joueuse de tympanon de 1784. La fin du XIXe siècle a vu le rapprochement entre les industries du jouet, de l’horlogerie, et des boîtes à musique, donnant naissance à des automates en carton, bois, et porcelaine.

Nous vous laissons le plaisir de découvrir par vous-même les autres trésors du musée, tels que les calculateurs, satellites, le laboratoire de Lavoisier, ou encore la machine à calculer de Blaise Pascal.

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