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Musée de Cluny

Une des collections les plus remarquables d’œuvres du Moyen Âge

Qui n’a pas entendu parler des six fameuses tapisseries énigmatiques de la Dame à la licorne, de la Rose d’or, ou encore du devant d’autel de la cathédrale de Bâle ? Les têtes sculptées des statues de rois de Notre-Dame-de-Paris, les vitraux de la Sainte-Chapelle, la grâce de sa chapelle, et bien d’autres trésors du Lutèce gallo-romain et du Moyen-Âge occidental sont autant de merveilles à découvrir au Musée de Cluny.

Le Musée de Cluny

Fondé en 1844, le musée de Cluny, rebaptisé musée national du Moyen Âge en 1992, abrite à la fois les thermes gallo-romains du nord de Lutèce datant du 1er siècle et l’hôtel des abbés de Cluny. Ce dernier, construit à la fin du XVe siècle, est le plus ancien hôtel particulier de Paris et illustre le style gothique flamboyant.

Le Musée de Cluny, bien connu des touristes étrangers mais peut-être moins des Parisiens, abrite une des collections les plus remarquables d’œuvres d’art et d’objets du Moyen Âge, allant du bassin méditerranéen à la Scandinavie et aux îles britanniques. Son inventaire comprend environ 24 000 références, incluant des peintures, sculptures, tapisseries, vitraux, pièces d’orfèvrerie et d’ivoire, ainsi que des chefs-d’œuvre comme les tentures de la Dame à la licorne et les vitraux de la Sainte-Chapelle. Le musée de Cluny rassemble sans doute la plus importante collection au monde de tapisseries.


L’accès au musée de Cluny est gratuit le premier dimanche de chaque mois. Il est gratuit à tous les jeunes jusqu’à 18 ans et tous les jeunes européens jusqu’à 26 ans.

Le Musée de Cluny fait partie de notre sélection des 25 lieux qu’il faut avoir visité dans le Quartier Latin.


Les plus belles œuvres et pièces des collections permanentes

La Dame à la Licorne - La chapelle privée de l’hôtel de Cluny - La tenture de Saint Étienne - Le Frigidarium - Les têtes des rois de Notre Dame de Paris - Le devant d’autel en or de la cathédrale de Bâle - Les vitraux de la Sainte Chapelle - Le coffret de l’assaut du château d’amour - La Rose d’Or - Un vitrail civil : les joueurs d’échecs - La tenture de la vie seigneuriale

La Dame à la Licorne

Les six tentures de la Dame à la licorne, exposées dans la salle 13 du Musée de Cluny depuis le 18 décembre 2013, représentent un ensemble artistique majeur du Moyen Âge. Acquises en 1882, elles illustrent cinq sens (l’Odorat, l’Ouïe, le Toucher, le Goût, la Vue) et un mystérieux sixième sens "Mon seul Désir". Ces œuvres, célèbres pour leur finesse esthétique et leur composition riche, ont été largement discutées et analysées par des écrivains tels que George Sand et Rainer Maria Rilke. Leur exposition dans une semi-obscurité vise à préserver ces précieuses tapisseries, témoins de l’élégance et de la complexité de leur époque.

Les tentures de la Dame à la Licorne sont réputées pour leur esthétique remarquable : compositions élégantes, harmonie des couleurs, et personnages féminins gracieux, entourés d’animaux domestiques et fabuleux. On pensait autrefois qu’elles provenaient de Turquie ou d’ailleurs en Orient, mais elles sont en fait attribuées à la famille Le Viste, et leur création est généralement liée à des ateliers parisiens actifs entre 1480 et 1508, travaillant souvent pour Anne de Bretagne. Le mystère de la sixième tenture, "Mon seul Désir", pourrait symboliser un sixième sens : l’intuition morale et spirituelle, concept répandu au XVe siècle.

La chapelle privée de l’hôtel de Cluny

La salle 20 du Musée de Cluny expose un chef-d’œuvre de l’art religieux gothique flamboyant, la chapelle, avec ses motifs de flamme distinctifs. Bien qu’elle ait été préservée dans son état original, les statues des 12 niches ont été détruites durant la Révolution en 1793. Ces niches abritaient des personnages de la famille de Jacques d’Ambroise, abbé de Cluny, ou peut-être auparavant des apôtres. La chapelle a un plan carré, avec des nervures de voûte retombant sur un pilier central et des culots ornés le long des murs latéraux.

La tenture de Saint Étienne

Les 12 tapisseries en laine et soie, commandées par Jean III Baillet, évêque d’Auxerre (1477-1513) pour sa cathédrale, dépeignent 23 scènes de la vie de Saint Étienne. Elles illustrent son martyre, ses miracles post-mortem, et le transfert de ses reliques de Jérusalem à Constantinople. L’artiste, potentiellement Gaultier de Campes, formé à Bruxelles mais actif à Paris, a habilement alterné paysages et architecture, créant une harmonie entre densité et ouverture dans ces œuvres.

Le Frigidarium

Le frigidarium, la salle froide des thermes du Nord (ou thermes de Cluny), est le plus ancien monument de Lutèce, datant de 14 après Jésus Christ. Cette salle voûtée impressionnante, de 15 mètres de haut, a été soigneusement restaurée, permettant de visualiser le fonctionnement des thermes à différents niveaux. Elle contient deux éléments votifs gallo-romains significatifs : le Pilier des Nautes, offert par les bateliers à Jupiter, et dédicacé à Tibère (14-37) et découvert sous la cathédrale Notre-Dame de Paris, et le Pilier de Saint-Landry du IIe siècle.

Les têtes des rois de Notre Dame de Paris

21 des 28 têtes monumentales de la galerie des rois de Juda de la cathédrale Notre-Dame de Paris, datant de 1220-1230, ont été redécouvertes par hasard en 1977 dans un hôtel particulier du IXe arrondissement. On suppose qu’elles ont pu être cachées pour les protéger pendant la Révolution française. La même salle expose également des vestiges du Portail Sainte-Anne de la cathédrale, datant de 1145.

Le devant d’autel en or de la cathédrale de Bâle

La salle 19 présente un antependium du XIe siècle, acquis en 1854 et provenant du trésor de la cathédrale de Bâle. Commandé par l’empereur Henri II (1002-1024) ou Henri III (1039-1056), cet objet illustre les influences carolingiennes et byzantines. Il est composé d’or sur un support en bois (chêne) et est décoré de pierres, perles et verroteries. Les cinq arcades, ornées des vertus cardinales, sont entourées d’animaux et d’oiseaux.

Les vitraux de la Sainte Chapelle

La salle 6 expose les vitraux de la Sainte Chapelle datant de 1243 à 1246, non replacés après restauration et attribués au musée en 1859. Ces vitraux, commandés par Saint Louis pour la Sainte Chapelle, un reliquaire destiné aux reliques de la Passion, présentent des scènes bibliques dans des baies de 15 mètres de haut. On y trouve notamment des représentations de la Résurrection des morts et de Samson. Le musée détient également une vaste collection de vitraux médiévaux, minutieusement restaurés.

Le coffret de l’assaut du château d’amour

Le coffret de l’assaut du château d’amour, datant de 1300 à 1310 et acquis en 2007 grâce au mécénat de Groupama, est un précieux objet patrimonial. Fabriqué en ivoire d’éléphant, ce coffret illustre des scènes de la littérature courtoise, de la légende arthurienne et de la littérature antique, traitées avec finesse en bas-relief.

La Rose d’Or

La Rose d’or, provenant du trésor de la cathédrale de Bâle et commandée par le pape Jean XXII (1316-1334), a été créée à Avignon par Minucchio, orfèvre de Sienne. Traditionnellement offerte par le pape pendant le Carême pour honorer une personnalité, cette Rose fut donnée à Rodolphe de Nidau, comte de Neuchâtel, qui y ajouta un nœud filigrané du XIIIe siècle et ses armoiries.

Un vitrail civil : les joueurs d’échecs

Ce vitrail en jaune d’argent et grisaille, datant d’environ 1450 et provenant de l’hôtel de la Bessée à Villefranche-sur-Saône, illustre une scène courtoise. Une dame y mime la surprise alors qu’un homme s’empare de sa reine aux échecs, symbole de victoire selon le code courtois. Il est l’un des rares exemples de vitrail civil de cette époque, possiblement l’œuvre du peintre de la baie de la chapelle Saint-Michel de la cathédrale de Lyon.

La tenture de la vie seigneuriale

Ces tapisseries en laine et soie, datant de 1510 à 1520, décoraient autrefois les murs des bâtiments civils et représentaient des scènes de la vie en plein air, tant paysannes qu’aristocratiques. Leur fond caractéristique « mille fleurs » est agrémenté de fleurs coupées, un motif typique de cette période.

... Et que dire des 300 ivoires de l’Antiquité tardive et du Moyen Âge, des couronnes de Guarrazar de Tolède (VIIe siècle), des sculptures romanes ou gothiques, en bois ou en pierre, du XIIe au XVIe siècle, et je ne vous ai même pas parlé du jardin médiéval.

André Balbot a contribué à cet article.
Illustration d’un Musée de Cluny imaginaire

Informations pratiques
Adresse, horaires, numéro de téléphone, liens...

6 place Paul Painlevé 75005 Paris - L’entrée du Musée se fait par le 28 rue du Sommerard, 75005 Paris.
Métro Cluny-La Sorbonne, Métro Saint-Michel, Métro Odéon

Ouvert du mardi au dimanche de 9h30 à 18h15
Fermé le lundi
Nocturnes les 1er et 3e jeudi du mois de 18h15 à 21h

01 53 73 78 00
mardi 2 janvier 2024,    Christian Frank