Il est rare qu’il ne faille pas faire la queue, attendre parfois au-delà de la courette, sur le trottoir de la rue du Faubourg Montmartre : pourtant, la salle est grande, et peut accueillir jusqu’à 320 personnes ; les serveurs n’économisent pas leurs efforts, ils sont rapides, efficaces et toujours chics dans leurs costumes noir et blanc !
Si l’affluence est grande, c’est simplement que le Bouillon Chartier cumule les qualités : avec ses lampes, meubles boisés et ferronneries art déco, le lieu est classé Monument Historique depuis 1989, et en impose par son style et sa taille ; c’est un endroit mythique, chargé d’histoire, où l’on peut voir les petits meubles à tiroirs numérotés dans lesquels les habitués du début du 20ème siècle rangeaient leurs serviettes ; la carte est large et propose des plats simples mais très réussis, grâce au choix des produits frais, des sauces, et assaisonnements ; les prix sont bas, sans doute les moins élevés de la capitale pour le type de plats proposés.
Tout un ensemble d’entrées est proposés à partir d’1 euro, les plats à partir de 7 EUR et les desserts à partir de 2,50 EUR. La crème chantilly maison est divine... On peut en commander un bol pour 2,50€.
En bref, c’est un sans faute !
Il faut toutefois aimer les ambiances bruyantes, accepter de quitter la table assez vite une fois payée l’addition, et, si l’on est trois, deux ou seul, qu’un ou plusieurs inconnus puissent être placés à sa table.
Le midi, les clients sont du quartier ; le soir, ils viennent du monde entier. C’est le dernier vrai bouillon de Paris, sur les quelques 383 que comptait la capitale dans la seconde moitié du XIXème. Le Bouillon Racine, créé par la même famille, a gardé son magnifique décor, mais l’ambiance y est résolument plus guindée et le rapport qualité/prix sans intérêt. Restauré en 2009 mais inchangé depuis le premier coup de feu de 1896, le Bouillon Chartier reste un incontournable !