La place de la Concorde, site des JO 2024

Du samedi 27 juillet au samedi 10 août 2024, la place de la Concorde va accueillir quatre épreuves sportives spectaculaires : les épreuves de BMX freestyle, les épreuves de breaking, les épreuves de skateboard et les épreuves de basketball 3 contre 3. La place de la Concorde va accueillir pour l’occasion un parc urbain et une scène ouverte.

En 1748, pour célébrer le rétablissement de Louis XV, Paris décide d’ériger une statue équestre en son honneur. Le surintendant des Bâtiments du roi, Lenormand de Tournehem, lance alors le projet d’une place royale. Approuvé le 2 octobre 1749, le projet choisit un terrain entre le jardin des Tuileries et les Champs-Élysées.

Un concours de l’Académie d’Architecture reçoit 19 propositions, mais c’est l’architecte du roi, Jacques-Ange Gabriel, qui conçoit finalement la place. Il propose deux pavillons au nord, une rue perpendiculaire (future rue Royale) menant à une future église (la Madeleine), et la statue de Louis XV en son centre. La statue, commencée par Bouchardon en 1752 et achevée par Pigalle, est installée sur son socle le 23 février 1763. La place est inaugurée sous le nom de "Place Louis XV" en 1763, devenant le lieu de grandes manifestations : feux d’artifice, mariages royaux, et autres célébrations.

Selon le projet de Gabriel, la place, ouverte sur le jardin des Tuileries, l’esplanade des Champs-Élysées et la Seine, est encadrée au nord par deux bâtiments jumeaux dessinés par l’architecte. Ces édifices monumentaux, inspirés de la colonnade de Perrault au Louvre, se composent de deux avant-corps surmontés de frontons, reliés par un grand péristyle.

Côté gauche de la place (en tournant le dos à la place)

- N° 10 : L’hôtel Trouard, loué au duc d’Aumont, devient l’hôtel Crillon, un palace parisien.
- N° 6-8 : Les hôtels Moreau et Rouillé de l’Étang deviennent la propriété de l’Automobile Club de France.
- N° 4 : L’hôtel de la comtesse de Coislin, abrite Chateaubriand de 1805 à 1807, puis le Nouveau Cercle et la société maritime de pétrole.

Côté droit de la place

- Le bâtiment est affecté au garde-meuble de la Couronne, puis au ministère de la Marine dès 1793. Actuellement, il suscite des débats sur son avenir après le départ du ministère en 2014. Le projet controversé d’Alexandre Allard propose de créer un « centre mondial de la création et de la culture ».

Le Pont de la Concorde

Le pont de la Concorde est décidé le 7 septembre 1786 pour relier la place à la rive gauche. Confiée à Jean-Rodolphe Perronet, sa construction commence en 1788 et s’achève en 1791. Le pont, doublé en largeur au XXe siècle, conserve l’élégance de ses piles à colonnes.

Symbole du pouvoir royal, la place devient pendant la révolution de 1789 l’épicentre de la tourmente, devenant un lieu d’exécutions publiques.

Le 30 mai 1770, une fête est donnée sur la place pour célébrer le mariage du dauphin (futur Louis XVI) et de Marie-Antoinette, mais une panique dans la foule cause de nombreuses victimes.

Le 1er décembre 1783 et le 19 septembre 1784, des ballons s’envolent de la place, dirigés par Charles et Robert, puis par Robert et Hullin.

Le 12 juillet 1789, la collection d’armes du Garde-Meuble est pillée pour armer les citoyens, annonçant l’imminence de la Révolution. Peu après, les joyaux de la couronne sont également volés.

Le 11 août 1792, la statue de Louis XV est renversée et envoyée à la fonte. La place est alors rebaptisée "Place de la Révolution". Elle devient tristement célèbre pour les nombreuses exécutions qui y ont lieu, notamment celles de Louis XVI le 21 janvier 1793, et de Marie-Antoinette le 16 octobre 1793. Entre le 11 mai 1793 et le 9 juin 1794, 1 119 personnes sont exécutées ici, dont des figures notoires comme Charlotte Corday, Manon Roland, Philippe d’Orléans, Georges-Jacques Danton et Antoine Lavoisier.

L’échafaud est ensuite transféré place du Trône-renversé (actuelle place de la Nation), mais revient pour l’exécution de Maximilien de Robespierre et ses partisans le 28 juillet 1794.

En août 1793, une effigie de plâtre représentant la Liberté remplace la statue de Louis XV.

Sous le Directoire, la place est rebaptisée "Place de la Concorde", un nom qu’elle retrouve définitivement après avoir été appelée successivement place Louis XV, place Louis XVI, et place de la Charte. Ainsi, la place reçoit son nom actuel, symbolisant la paix et l’unité de la nation.

L’Obélisque de Louxor

En 1835, la ville de Paris décide d’installer à la place du monument de Louis XV l’obélisque de Louxor, offert par Méhémet Ali, vice-roi d’Égypte, à Charles X puis à Louis-Philippe. Ce monument, élevé en 1250 avant Jésus-Christ par Ramsès II devant le temple de Louxor construit sous Aménophis III, est en granit de Syène. L’obélisque pèse environ 229 tonnes et mesure près de 23 mètres de haut. Chaque face comporte trois rangées de hiéroglyphes louant Horus. Sous le pyramidion du sommet, le pharaon est représenté quatre fois assis, faisant une offrande à Amon-Ré.

Les Chevaux de Marly

En 1795, pour répondre aux statues équestres de Coysevox à l’entrée du parc des Tuileries, il est décidé de placer les "Chevaux de Marly" de Guillaume Coustou, autrefois situés à l’abreuvoir de Marly. Ces quatre groupes sculpturaux, emblématiques de la splendeur artistique de l’époque, sont maintenant exposés au Louvre et ont été remplacés par des moulages sur leur site d’origine.

Fontaines symbolisant fleuves et mers et statues représentant les villes de France

Pour compléter l’obélisque de Louxor, l’architecte Hittorff, futur constructeur de la gare du Nord, aménage la place en 1835 avec deux fontaines richement décoratives. La fontaine nord représente le fleuve avec des figures du Rhin, du Rhône, des récoltes et de la navigation fluviale. La fontaine sud est dédiée à la mer, ornée de l’Océan, de la Méditerranée, de la pêche et de la navigation maritime.

Sur les pavillons d’angle de Gabriel, il place des statues représentant des villes de France : Brest, Rouen, Lyon, Marseille, Strasbourg, Nantes et Bordeaux, inaugurées le 14 juillet 1838. Hittorff rythme également la place avec des colonnes rostrales, ornées de proues de navires et de motifs de bateaux, symbolisant le blason de Paris.

Visitez le Musée de l’Orangerie qui est dédié principalement à l’exposition de peintures impressionnistes et postimpressionnistes. Il est réputé pour héberger le célèbre cycle des "Nymphéas" de Claude Monet. Le musée expose également des œuvres de peintres de renom tels que Renoir, Cézanne, Matisse, Modigliani, Picasso et Soutine. Le Musée de l’Orangerie se trouve côté Seine, juste à côté de la place de la Concorde.